Le Taiji Quan ( s’écrit parfois tai chi chuan, se prononce taï tchi chouanne) est un art martial chinois dont les techniques ont été mises au point pour permettre aux combattants d’acquérir souplesse, relâchement et concentration par l’exécution au ralenti de techniques de combat. Le Taiji Quan est, tout comme le Kung Fu, un art martial permettant de se défendre. Toutefois le travail se concentre plus sur l’intention et sur soi même. Le Taiji est le style de prédilection pour travailler sur l’axe, l’enracinement et la notion d’espace.

La légende

Comme pour toutes les techniques transmises par voie orale, différentes légendes relatent les origines, sans que l’on soit réellement certain de leur réalité, mais peu importe. Les origines du Taiji Quan remonteraient entre le XIe et le XIIIe siècle. Son fondateur serait Zhang San Feng, un moine taoïste ayant appris le wushu à Shaolin. La légende raconte que Zhang San Feng aurait assisté au combat entre un oiseau et sa proie : un serpent. L’oiseau, mobile et rapide, attaquait le serpent avec ses coups de bec sans relâche. Le serpent évitait les coups de son adversaire par des mouvements sinueux, doux, toujours en restant calme. Finalement, l’oiseau, épuisé, abandonna sa proie qu’il avait jugée facile, et s’envola. Le moine comprit à ce moment la supériorité de la souplesse. Les techniques de Gong Fu (Kung Fu) qu’il connaissait n’étaient basées que sur l’usage de la force brute. Zhang San Feng inventa donc une nouvelle technique de combat basée sur la souplesse, avec des mouvements harmonieux, continus et circulaires. Le principal style pratiqué dans notre école le style Yang. Les techniques des enchaînements fondamentaux s’exécutent de façon souple, ininterrompues et lentement. D’autres styles populaires comme le Chen, le Sun et le Wu sont également enseignés. De plus, nous pratiquons des formes utilisant l’épée.

Le style Yang de Taiji Quan

Le style Yang, fondé au début du 19e siècle par Yang Lu Chan, est de loin le style le plus répandu à travers le monde. Yang était surnommé « l’invincible » et son enseignement était très recherché. Pour pouvoir rendre ses cours accessibles à tout le monde, Yang Lu Chan élimina progressivement les mouvements difficiles de l’enchaînement : les sauts, les coups de pieds vifs, les coups de poings secs. Les techniques des enchaînements fondamentaux s’exécutent de façon souple, ininterrompues et lentement. Les applications, quant à elles, sont rapides et vigoureuses : le Taiji reste un art martial ! Dans notre école, même si le travail des formes est fondamental, nous expliquons la signification martiale des techniques. Cet enseignement comprend également le Tui Shou (poussée des mains avec partenaire). Des formes avec épée ou éventail sont également étudiées.

Quelles sont les différences entre Qi Gong et Taiji Quan ?

En réalité la différence est parfois ténue ; certains styles de Qi Gong (Daoyin Yangsheng Gong par exemple) ont des enchaînements qui sont un mélange de Taiji et de Qi Gong. En Qi Gong, on pratiquera en mémorisant des enchaînements qui favorisent la circulation de l’énergie en fonction des organes ou des différents méridiens d’acupuncture. En Taiji on pratiquera en mémorisant des enchaînements lents et continus pour intégrer les notions d’Axe, de Racines et d’Espace. Aussi bien en Taiji qu’en Qi Gong on parlera de respiration et de concentration.

Quelles sont les différences entre le Kung Fu et le Taiji Quan ?

Classiquement, le Kung Fu fait partie des arts martiaux externes, alors que le Taiji Quan est considéré comme un art martial interne. Si à l’origine la finalité de ces deux pratiques était la maîtrise du corps pour le combat, leur approche et leur enseignement sont différents. En Kung Fu, les pratiquants s’entraînent à fortifier leurs corps pour le rendre puissant, rapide, tonique et souple. En Taiji Quan, le corps commence par apprendre à se relâcher, se détendre, s’enraciner, et les pratiquants travaillent avec lenteur et calme tout en cherchant la tonicité.

Peut-on se blesser en pratiquant le Taiji Quan et les autres arts martiaux chinois ?

Le Taiji Quan et les arts martiaux chinois sont des techniques de longévité. Cependant, de mauvaises postures ou des étirements trop forcés peuvent être à l’origine des blessures. Mais les enseignants sont attentifs et vous apprendront à vous préserver. Même lors des combats, les coups doivent être maîtrisés ; le maître mot est le respect de soi et de l’autre.

Combien de temps dois-je consacrer au Taiji Quan par semaine ?

Il n’y a pas de « temps d’entraînement hebdomadaire idéal » dans le Taiji Quan, car chaque pratique est personnelle et dépend des objectifs que l’on se fixe. Une personne qui pratiquera le Taiji Quan pour s’amuser et se détendre pourra se contenter d’une séance hebdomadaire de 1h30 car elle constituera un moment de détente suffisant à son bien-être. En revanche, celui ou celle qui désire acquérir des bases solides et une maîtrise des techniques enseignées devra consacrer plusieurs heures à l’entraînement. Un rythme de trois séances hebdomadaires de 1h30 chacune est une bonne moyenne pour progresser correctement et avancer dans le programme technique.

Peut-on pratiquer en même temps le Taiji Quan, le Kung Fu et le Qi Gong ?

Comme nous l’avons vu précédemment, le Kung Fu et le Taiji Quan sont deux arts martiaux chinois complémentaires. Un pratiquant de Kung Fu pourra se mette au Taiji Quan pour travailler son enracinement, prendre conscience de son espace, et de son axe. Le pratiquant de Taiji Quan pourra suivre des cours de Kung Fu afin de travailler la vitesse, le souffle et son endurance à l’effort. Par ailleurs, le Qi Gong que nous pratiquons est très bon pour soulager le corps après un entraînement intensif et évacuer les tensions. Ces trois pratiques ne sont donc pas du tout incompatibles et peuvent former un tout équilibré.

Est-ce que je peux tout pratiquer, mon âge et ma condition physique sont-ils des limites ?

Tout est possible si dans le club que vous avez choisi les enseignants sont compétents et si c’est dans la politique du club. A vous de demander, mais rien n’interdit de commencer le Kung Fu à 60 ans si on n’a jamais pratiqué auparavant. Tout au plus, vous devrez accepter de ne plus pouvoir être aussi rapide et souple qu’à 20 ans.